Comment gérer le perfectionnisme?

Le perfectionnisme peut sembler être une qualité positive au premier abord. Après tout, vouloir exceller et atteindre des standards élevés peut conduire à des réussites. Cependant, lorsque cette quête de perfection devient excessive, elle peut se transformer en un obstacle pour l’épanouissement personnel et la productivité. Le perfectionnisme conduit souvent à des sentiments de frustration, de stress, et parfois à la procrastination, car l’individu repousse les tâches de peur de ne pas les accomplir parfaitement.

Dans cet article, nous allons explorer 5 stratégies pour mieux gérer le perfectionnisme et trouver un équilibre entre ambition et bien-être.

Qu’est-ce que le perfectionnisme ?

Le perfectionnisme est une tendance à fixer des attentes irréalistes et inatteignables, souvent accompagnée d’une autocritique sévère. Les perfectionnistes cherchent à éviter les erreurs à tout prix, ce qui peut mener à une insatisfaction chronique et à un épuisement émotionnel. Ils jugent souvent leur valeur personnelle en fonction de leurs performances, ce qui peut entraîner un stress intense face à l’échec.

En résumé : Le perfectionnisme, lorsqu’il est excessif, peut devenir un frein au bien-être et à l’efficacité.

1. Redéfinir la notion de succès

Le perfectionniste a tendance à croire que tout doit être 100 % parfait pour être considéré comme un succès. Cette vision dichotomique (tout ou rien) est contre-productive. Pour surmonter ce piège, il est essentiel de redéfinir le succès en termes plus nuancés et réalistes.

Au lieu de viser la perfection, essaie de te concentrer sur la progression et non sur le résultat final. Par exemple, si tu es en train de préparer un projet, définis des objectifs réalistes et célèbres les petites étapes que tu atteins. Reconnaître les petites victoires te permet de rester motivé(e) et de réduire l’impact des erreurs inévitables.

En résumé : Plutôt que d’attendre la perfection, célèbre les progrès et les étapes intermédiaires pour maintenir ta motivation et ton bien-être.

2. Accepter que l’erreur fait partie du processus

L’un des plus grands obstacles du perfectionniste est la peur de l’échec. Cette peur, en plus de générer de l’anxiété, peut conduire à une paralysie de l’action, car le perfectionniste préfère souvent ne rien faire plutôt que de prendre le risque de se tromper.

Apprendre à accepter que l’erreur fait partie du processus d’apprentissage est une étape cruciale pour surmonter le perfectionnisme. Plutôt que de considérer les erreurs comme des échecs définitifs, vois-les comme des opportunités de croissance et d’amélioration. Cela te permet d’adopter une approche plus flexible et bienveillante envers toi-même.

En résumé : L’erreur n’est pas une fin en soi, mais une opportunité d’apprendre et de s’améliorer.

3. Adopter la méthode du « bon assez »

Pour lutter contre la tendance à tout vouloir faire parfaitement, il peut être utile d’adopter la méthode du « bon assez » (« good enough » en anglais). Cela signifie accepter que certaines tâches ne nécessitent pas d’être parfaites pour être accomplies efficacement.

Dans certains contextes, fournir un travail qui est simplement « assez bon » est tout à fait acceptable et suffisant. Par exemple, répondre à un e-mail avec une réponse claire et concise plutôt que de passer une heure à peaufiner chaque mot peut libérer du temps et de l’énergie pour d’autres tâches importantes.

En résumé : Accepter que tout ne doit pas être parfait permet d’avancer plus rapidement et de libérer de l’énergie mentale.

4. Mettre en place des limites de temps

Les perfectionnistes ont tendance à passer trop de temps sur une tâche, cherchant constamment à la peaufiner. Cela peut mener à une perte d’efficacité et à la procrastination. Pour contrer cela, il est important de mettre en place des limites de temps strictes.

Essaie de définir une durée précise pour accomplir une tâche et respecte ce délai autant que possible. Par exemple, si tu prépares une présentation, décide de ne pas y consacrer plus de deux heures, puis termine-la et passe à la tâche suivante. Fixer des limites temporelles permet de réduire la tentation de sur-analyser ou de retoucher sans fin.

En résumé : Définir des délais réalistes et les respecter aide à lutter contre le perfectionnisme et à augmenter la productivité.

5. Pratiquer l’autocompassion

Le perfectionniste est souvent son pire critique. Les erreurs sont vues comme des échecs personnels et donnent lieu à des autocritiques sévères. Pour sortir de cette spirale, il est essentiel de pratiquer l’autocompassion.

Cela signifie être aussi bienveillant envers toi-même que tu le serais envers un ami. Lorsque tu fais une erreur, au lieu de te blâmer, essaie de te rappeler que tout le monde fait des erreurs et que cela ne diminue en rien ta valeur personnelle. En adoptant une attitude plus compatissante envers toi-même, tu peux réduire le stress et la pression que tu t’imposes.

En résumé : L’autocompassion permet de se libérer de l’autocritique et d’adopter une approche plus bienveillante envers soi-même.

Pour approfondir davantage le perfectionnisme, vous trouverez ci-joint un article scientifique (accès universitaire).


Conclusion

Le perfectionnisme, bien qu’il puisse sembler motivant, peut être un frein à l’épanouissement personnel s’il n’est pas bien géré. En redéfinissant la notion de succès, en acceptant l’erreur comme un processus d’apprentissage, en adoptant la méthode du « bon assez », en fixant des limites de temps, et en pratiquant l’autocompassion, il est possible de lutter efficacement contre le perfectionnisme.

Rappelle-toi que personne n’est parfait, et qu’il est tout à fait possible d’atteindre ses objectifs tout en étant plus indulgent envers soi-même. En prenant soin de gérer ton perfectionnisme, tu pourras te concentrer sur tes progrès, tout en maintenant un bien-être psychologique sain.

Tal BEN-SHAHAR a enseigné la psychologie positive à Harvard, cours qui a été le plus suivi dans l’histoire de l’université. A lire absolument. Disponible ici !!


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Sources :

  1. Brene Brown (2012). Daring Greatly: How the Courage to Be Vulnerable Transforms the Way We Live, Love, Parent, and Lead. Penguin.
  2. Flett, G. L., & Hewitt, P. L. (2002). Perfectionism: Theory, Research, and Treatment. American Psychological Association.
  3. Paul Hewitt (2017). Perfectionism: A Relational Approach to Conceptualization, Assessment, and Treatment. Guilford Press.

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